La Papauté – L’homme de péché révélé

La papauté arrive à la fin de sa formation, où elle sera maintenant l'homme de péché celui qui se prend pour Dieu sur terre.

La dernière fois, nous avons retracé l’évolution des distinctions par lesquelles, après les jours des apôtres, les évêques ambitieux ont créé les trois ordres parmi le « clergé », selon lesquels « les évêques se considéraient comme investis d’un rang et d’un caractère semblables à ceux du grand prêtre chez les Juifs, tandis que les presbytres représentaient les prêtres, et les diacres, les lévites ».

Ces distinctions ont été établies dès le milieu du deuxième siècle. Cela conduisit à une autre invention des plus malfaisantes. Comme ils étaient maintenant des prêtres et des lévites selon l’ordre du sacerdoce de l’ancienne dispensation, il était nécessaire qu’ils aient aussi un sacrifice à offrir. En conséquence, le repas du Seigneur fut transformé en « sacrifice non sanglant ». C’est ainsi que naquit ce qui est encore aujourd’hui dans l’Église catholique romaine le « sacrifice » quotidien de la messe. Cette évolution s’est accompagnée d’une splendeur vestimentaire, copiée sur celle de l’ancien sacerdoce réel.

L’estimation dans laquelle l’évêque était maintenant tenu peut-être recueillie à partir des mots suivants d’Ignace au deuxième siècle :

Il est donc évident que nous devons considérer l’évêque comme nous le ferions avec le Seigneur lui-même. Il est bon de révérer à la fois Dieu et l’évêque. Celui qui honore l’évêque a été honoré par Dieu ; celui qui fait quoi que ce soit à l’insu de l’évêque, sert (en réalité) le diable.

L’étape suivante consista pour certains évêques à affirmer leur autorité sur d’autres évêques, et l’argument invoqué pour faire valoir ce droit était que les évêques des églises qui avaient été établies par les apôtres devaient de plein droit être considérés comme supérieurs à tous les autres. Comme Rome était la capitale de l’empire, et que l’église qui s’y trouvait revendiquait la descendance directe non seulement d’un mais de deux apôtres, on en vint bientôt à affirmer que l’église de Rome était la source de la vraie doctrine, et que l’évêque de cette église était suprême sur tous les autres évêques. Dans la dernière partie du deuxième siècle, pendant l’épiscopat d’Éleuthère, de 176 à 192 après J.-C., l’autorité absolue de l’Église de Rome en matière de doctrine était clairement affirmée dans les termes suivants :

Il faut obéir aux presbytres qui sont dans l’Église, ceux qui, comme je l’ai montré, possèdent la succession des apôtres ; ceux qui, avec la succession de l’épiscopat, ont reçu le don certain de la vérité, selon le bon plaisir du Père. Mais comme il serait très fastidieux, dans un volume comme celui-ci, de recenser les successions de toutes les églises, nous confondons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, soit par un mauvais plaisir personnel, soit par vanité, soit par aveuglement et opinion perverse, s’assemblent dans des réunions non autorisées (nous le faisons, dis-je) ; en indiquant que la tradition dérivée des apôtres, de la très grande la très ancienne, et universellement connue église fondée et organisée à Rome fondée et organisée à Rome par les deux plus glorieux apôtres, Pierre et Paul ; ainsi que (en indiquant) la foi prêchée aux hommes, qui est parvenue jusqu’à nous par le biais de la succession de l’évêque. En effet, il est nécessaire que toutes les Églises soient d’accord avec cette Église, en raison de son autorité prééminente.

Puisque nous avons donc de telles preuves, il n’est pas nécessaire de chercher la vérité parmi d’autres qu’il est facile d’obtenir de l’Église : puisque l’apôtre, comme un homme riche qui dépose son argent dans une banque, dépose entre ses mains le plus copieusement possible tout ce qui a trait à la vérité, afin que tout homme, qui le veut, puisse puiser en elle l’eau de la vie. Car elle est l’entrée de la vie ; tous les autres sont des voleurs et des brigands.

 

Lorsque cette autorité injustifiée a été affirmée pendant la période d’évêché d’Éleuthère, il n’est pas du tout étrange que son successeur immédiat, Victor 192 à 202 a. p. J.-C., ait tenté de mettre en pratique l’autorité ainsi revendiquée pour lui. L’occasion en était la question de la célébration de ce qui est aujourd’hui Pâques, comme cela a été relaté la semaine dernière. Cette action de Victor est considérée par Bower comme « le premier essai d’usurpation papale ». Ainsi, Rome ne se contentait pas de revendiquer la suprématie, mais tentait d’imposer sa prétention à la suprématie sur toutes les autres Églises. Telle était l’arrogance des évêques de Rome au début du troisième siècle.

Ce caractère de l’évêché, en l’an 250, apparaît clairement dans les paroles de Cyprien.

« Il n’y a pas beaucoup d’évêques qui auraient dû servir d’exhortation et d’exemple aux autres, mais qui, abandonnant leur charge divine, sont devenus des agents dans les affaires séculières, ont abandonné leur trône, ont déserté leur peuple, ont erré dans des provinces étrangères, ont chassé les marchés pour trouver un commerce lucratif, tandis que leurs frères mouraient de faim dans l’église. Ils cherchaient à posséder de l’argent en masse, ils s’emparaient des richesses par des ruses, ils augmentaient leurs gains en multipliant leurs abus. »

À mesure que l’évêché s’exaltait et s’arrogeait plus d’autorité, la fonction devenait l’objet d’une ambition indigne et d’une aspiration impie. L’arrogance caractérisait ceux qui étaient au pouvoir, et l’envie ceux qui ne l’étaient pas. Et chaque fois qu’une vacance se produisait, des luttes inconvenantes et totalement antichrétiennes s’engageaient entre presbytres rivaux pour le siège vacant. Mosheim dit : « Les diacres, voyant les presbytres déserter ainsi leurs fonctions, envahirent hardiment leurs droits et leurs privilèges ; et les effets d’une ambition corrompue se répandirent dans tous les rangs de l’ordre sacré. »

Ces discussions furent l’occasion d’une nouvelle affirmation de la dignité et de l’autorité de l’évêché. Cyprien, « le représentant du système épiscopal », comme le rapporte Neander, déclara que :

« L’Église est fondée sur les évêques, et tous ses actes sont contrôlés par ces mêmes dirigeants… Vous devez donc savoir que l’évêque est dans l’Église, et l’Église dans l’évêque ; et que si quelqu’un n’est pas avec l’évêque, il n’est pas dans l’Église. »

Il a insisté sur le fait que Dieu a fait les évêques, et que les évêques ont fait les diacres, et a argumenté ainsi :

Mais si nous [évêque] pouvons oser quelque chose contre Dieu qui fait les évêques, les diacres peuvent aussi oser contre nous qui les faisons.

Peu de temps après, un autre sujet de controverse est apparu, qui a suscité de nombreux débats aux conséquences considérables. À mesure que les évêques s’arrogeaient de plus en plus d’autorité, tant en matière de discipline que de doctrine, les « hérétiques » se multipliaient. Quiconque était en désaccord avec l’évêque était aussitôt taxé d’hérétique et exclu de sa communion, comme Diotrèphe avait compté l’apôtre Jean parmi les hérétiques. Sur ce point, Cyprien, le représentant du système épiscopal, déclara encore :

Les hérésies ne sont pas apparues, et les schismes ne sont pas nés, d’une autre source que de ce que le prêtre de Dieu n’est pas obéi ; ils ne considèrent pas non plus qu’il y a une personne qui est pour le temps prêtre dans l’église, et pour le temps juge à la place du Christ ; que, si, selon l’enseignement divin, toute la fraternité devait obéir, personne n’élèverait rien contre le collège des prêtres ; personne, après le jugement divin, après le suffrage du peuple, après le consentement des coévêques, ne se ferait juge, non plus de l’évêque, mais de Dieu. Personne ne déchirerait l’Église par une division de l’unité du Christ.

Il affirmait donc que si quelqu’un se trouvait en dehors de ce système d’unité épiscopale et ne se soumettait pas à l’évêque, cela suffisait à démontrer qu’il était hérétique. En conséquence, il déclarait que personne ne devait « même s’enquérir de ce que » quelqu’un « enseigne, tant qu’il enseigne en dehors de l’unité ». De cette façon, la vérité elle-même pouvait facilement devenir une hérésie.

Sur l’état de l’évêché en 302, lorsque la persécution de Dioclétien a commencé, Eusèbe dit :  » Ils étaient enfoncés dans la négligence et la paresse, les uns enviant et injuriant les autres de différentes manières, et étaient presque sur le point de prendre les armes les uns contre les autres, et s’attaquaient les uns aux autres avec des mots comme avec des fléchettes et des lances, les prélats s’invectivant contre les prélats, et le peuple s’élevait contre le peuple, et l’hypocrisie et la dissimulation avaient atteint le plus haut degré de malignité. » De même, certains, qui semblaient être des pasteurs, s’enflammaient les uns contre les autres par des querelles mutuelles, ne faisant qu’accumuler les querelles et les menaces, la rivalité, l’hostilité et la haine les uns envers les autres, ne cherchant qu’à s’approprier le gouvernement comme une sorte de souveraineté.

L’Écriture s’est en effet accomplie. Il y avait eu une apostasie, une auto-exaltation de l’évêché, et le temps était venu où l’homme du péché, la papauté, devait être révélé. 2 Thess. 2 : 3.

 

Cet article provient du 13 Février 1896 de Present Truth ayant comme titre : « The Man of Sin Revealed ».

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